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Les supports de l'écriture:

Les copistes utilisaient tout d'abord des supports pour écrits transitoires , étant donné la cherté du parchemin. Pour ce faire, ils possédaient deux types de supports réinscriptibles à volonté , qui leur servaient de brouillon :

L' ardoise

Les tablettes de cire , qui sont connues depuis l'Antiquité sont formées de 2 tablettes de bois (généralement du peuplier) de forme rectangulaire et creusées, dans lesquelles on coule une couche de cire colorée.

Elles sont reliées par paire avec une charnière (en corde, cuir,…). L'écriture se fait par incision de la cire et on l'a rebouche en réchauffant la cire à l'aide de la partie plate du stylet.

L'un des premiers supports définitifs de l'écriture fut le papyrus . Il nous vient de l'antiquité : on l'obtient par la découpe en lamelles de moelle des tiges du papyrus. Une vingtaine de feuilles étaient reliées pour former un rouleau de 10 à 20 mètres de long sur 30 cm de large.

Le rouleau de papyrus a été utilisé en Egypte jusqu'au Xème siècle, en Sicile jusqu'au XIIéme, alors qu'en Europe, les Mérovingiens l'ont pratiqué jusqu'au VIIéme siècle, mais la Chancellerie pontificale a continué de l'utiliser jusqu'au milieu du XIème siècle. Mais l'utilisation du papyrus disparaît en Europe avec l ‘apparition du parchemin.

Le parchemin

On l'obtient à partir d'une peau d'animal . Son invention remonterait au 2éme siècle avant JC et est attribuée à Eumène II, roi de Pergame (le mot parchemin provient du nom de cette ville, Pergamemum). Le plus souvent, on utilise de la chèvre, du mouton ou du veau. Les peaux sont traitées à la chaux vive, lavées et débarrassées des poils : il ne reste que le cuir, que l'on continue à faire tremper dans de l'eau plus chaude pour l'assouplir. Ensuite, on le tend sur un cadre de bois pour l'aplanir. On le saupoudre à la craie pour l'imperméabiliser, puis on le lisse avec de la pierre ponce.

On peut alors le couper pour lui donner une forme rectangulaire. Pour recoudre les blessures du parchemin, on met une pièce.

On trouve du parchemin de toutes les qualités, la plus belle étant le vélin (peau d'un veau mort-né) : ce cuir est fin, sans poil, il est par ailleurs lisse des 2 côtés, plus blanc et plus souple.

Il peut être gratté pour être réutilisé : c'est le palimpseste .

Le papier

Le papier a été inventé en Chine du sud au IIème siècle avant JC . Il passe en Asie centrale et arrive à Bagdad avec les caravanes. Sa progression l'amène au Maroc vers 1100 et passe en Espagne puis dans le Sud de la France. Il suit la route des Génois qui développent leur production à partir du XIIIéme siècle.

On l'obtient à partir de chiffons lavés puis broyés et réduits en pâte et en bouillie dans des moulins à papier. La bouillie est alors chauffée, on y plonge une forme (un cadre de bois avec un grillage) et l'on renverse cette forme sur un feutre. On superpose couches de pâte et couches de feutre, et l'on met sous presse pour essorer. On fait ensuite sécher sur des couches de bois.

Pour personnaliser sa production, l'artisan utilise un filigrane en fil de fer qu'il pose au fond de la forme et qui s'imprime dans la feuille. Ce qui permet de dater un papier, et par conséquent une œuvre.

Le papier devient de plus en plus courant au XIV et au XVème siècle. Sa production nécessite des chiffons de chanvre ou de coton. L'usage du papier est parallèle au développement du linge de corps et des chemises

Les instruments de l'écriture :

Pour les tablettes de cire , on emploie un stylet en os, en ivoire ou en métal, avec une extrémité effilée et l'autre aplatie et arrondie.

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Un calame : tige de roseau creuse taillée et entaillée, cet instrument est idéal pour les grandes lettres

Une plume taillée d'oie, de corbeau, de canard ou de cygne

Il existe différentes façons de tailler la plume : plume à bec symétrique ou en biseau à droite ou a gauche (une branche plus courte que l'autre)

Ce qui permet d'obtenir des écritures très différentes :

Le biseau à gauche ne permet pas de courbes mais des lignes brisées, comme l' écriture gothique . Le bec symétrique permet un rond parfait, comme à l'époque Carolingienne

Les instruments annexes :

Préalablement, pour tracer les lignes pour le texte : une règle et un fil à plomb , ainsi qu'un style à la mine de plomb , dont on peut effacer le trait avec une gomme de mie de pain .

Un couteau qui est à double usage : pour tailler les plumes mais aussi maintenir le parchemin qui a trop tendance à s'enrouler.

L'encre, qui peut être végétale ou métallique  : Elle se présente sous forme solide qu'on transporte dans des bourses. Le copiste liquéfie le mélange d'encre et de gomme arabique ,qu'il place dans une corne-encrier, en y mettant de l'eau chaude, puis met la corne dans le trou de l'écritoire.

On utilise de l'encre noire, brune, rouge et bleue .

© Le Scriptorium de Haienges