Oyez lez chroniquez do la troupe du scriptorium de Haienges pour l'an de graice deulx mil & quatre. Lez adventurez & voyagez fuerent moult nombreulz, comme vos allez à présant le lire.

La saison commeince par ung voyage au Luxembourg. Nos n'avons point eu à silloner lez routez trop loingtemps, mais le voyage fuit mailgré tout esprouvant par la chalor qui régnoit & ki lézardoit de profondez crevassez lez chaminz que nos empruntions. La chalor se retrouve dans la foire qui prenoit plaice non loing do l'Esglise sainct-Michel, cœur do la cité dez comtes dudict lieu. Cest lieu de passaige voyoit affluer dez quatre coins de l'Europe dez badaudz esbahiz par nos astelierz : tous lez yeulx brilloient devant nos enluminurez doréez, nos reliurez de cuir, nos sceaux prestigieulx, nos broderiez coloréez et nos airmes d'acier.

La soirée a suivi dofort asgréable faiçon graice à la tiédor restrouvée à la favor do la nuict et aulx doulx chantz dez troubadourz ki répandoient comme do miel dans nos oreillez, comme ilz l'avoient faict tout au long do la jornée.

Après ung passaige dans nostre vallée nastale, nos avons estéz mandéz à Moyen, en terre de Loheraine. Au terme d'ung long voyaige on nos installe dans le lougis signorial do ladicte ville en compaignie do nostre nouvel camaraide, povre mendiant fort affamé cueilli tout geignant sur la route kelkez jorz plus tôt, kelle ne fuit pas sa sorprise do voir le noble lougis où nos estions accueilliz por installer nos estalz ! Lez visitorz dez environz & surtout de Nancey ont profité do nos présentationz, qui receueillirent le mesme succès retentissant qu'à Luxembourg.

Nos repartons ensuite vers septentrion, pour gaigner ung chastel dudict comté de Luxembourg situé bien au-delà do la noble cité ke nos avions précédemment visitée. Le voyaige a donc esté fort long, mais nos a permis de nos retrouveir aprèz la grande foule do Moyen. Nos arrivons donc à la favor do l'aube en vue do l'immense chastel do Vianden et nos sommes moult esbahis do la magnificence de cest chastel où nos sommes royalement installéz dans une pièce splendide.

Aussitôt lez visiteurz affluent autour do nos estalz, encore plus qu'à Luxembourg. Ceulx-ci venoient do contréez fort éloignéez dont le seul nom résonnoit à nos oreillez comme une promesse d'adventure. Contrairement à ce ke nos pensions, nos difficultéz à parler avecques tous ces gens ne nos ont point éloigné d'eulx mais rapprochéz, chescun essayant do baragouineir kelkez motz do langaige do l'aultre. Ainsi nos travaulx sont désormais reconnuz jusk'en Bohême ! Fort content de nostre présence, le signour dudict lieu do Vianden nos a faict la solennelle promesse de nos accueillir à nouveau dans lez temps futurz, si nostre signour Jhésu nous preste vie.

Nous nos rendons ensuite à Sierck, lieu guère éloigné do nostre vallée mais le chastel s'est monstré difficile d'accès, & après avoir longuement serpenté dans lez estroitez ruellez do la ville ki s'étend aulx piedz do la noble demoure, l'on nos installe dans une magnifique tour, sur plusieurz estagez. Kel honnour pour lez modestez présentationz do nos talentz, de l'enluminure à l'armement, en passant par la broderie et lez sceaux ! La visite des atelierz se porsuit en soirée, à la lumière dez flambeaulx, rendant une ambiance plus intime aulx lieuz. La présentation terminée, on nous emmène lougier dans une hostellerie en contrebas du chastel, où nous nos assoupissons parmi lez aultres personnez venuez monstrer lorz talentz aulx visitorz.

De retour dans la tour, le londemain matin est nestement plus calme & permet do faire cognoissance avecques les gens dou chastel. La foule est à nouveau moult nombreuse devant nos estalz dès le zénith, ladicte foule recognoissant lez talentz & le travail do nos artisanz ira colporter au loing la cognoissance do lorz œuvrez.

Ainsi se closture une riche saison do présentation do nos artz, riche en honnourz, en rencontrez et en estonnementz. Nos allons désormais profiteir dez malvais jorz do l'automne & do l'hyver por nos perfectionneir dans nos talentz, dans l'espoir d'escumer à nouveau les chaminz lorske lez biaulx jorz y seront favorablez, et si nostre signour Dieu nos donne suffisamment do souffle por en profiteir.

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